Alain AMIEL
Éditeur pendant plus de trente ans, Alain Amiel a beaucoup œuvré pour l’art et les artistes de notre région. Depuis une vingtaine d’années, il écrit de très nombreux articles pour les revues culturelles Art Côte d’Azur et Performarts. En juin 2013, il est élu membre de l’AICA (Association Internationale des Critiques d’Art). Ces dernières années, il s’intéresse particulièrement au passage d’Amedeo Modigliani à Nice et Cagnes, pour lequel il a effectué de nombreuses recherches qui lui ont permis de réaliser un ouvrage très complet sur ce séjour. Par ailleurs, il réalise des films documentaires sur des artistes (Van Gogh, Bacon, Ernest Pignon Ernest) et celui-ci qui reprend l’essentiel de ses recherches sur Modigliani.
Artistes urbains / Ernest Pignon-Ernest – (Avant-Première)
Si le graffiti, l’affichage et le collage, premières formes d’intervention dans la rue, prolongent la pratique très ancienne des expressions politiques, l’Art Urbain s’est imposé à partir vers la fin du XXe siècle. En 1966, alerté par par la campagne de René Char « Point Omega », et pour dénoncer l’installation d’une force de frappe nucléaire au Plateau d’Albion, s’impose à Ernest Pignon-Ernest l’idée qu’il ne peut exprimer par la peinture ce que signifie cette puissance de mort enkystée sous les beaux paysages de Provence. À partir de l’emblématique photo d’un passant d’Hiroshima brûlé par l’éclair nucléaire dont il ne reste que l’ombre portée, il confectionne un pochoir et va tracer sur les murs, les rochers, les routes qui mènent au plateau d’Albion ces empreintes fantomatiques venues. […] Avec l’aide de Véronique Mesnager, spécialiste du streetart, quatorze artistes ont été choisis. Ils ont accepté avec enthousiasme de répondre à nos questions : Nadège Dauvergne, Artiste Ouvrier, Jérôme Mesnager, Codex Urbanus, Olivia Paroldi, Levalet, Zlotykamien, Morèje, Jef Aérosol, C215, Speedy Graphito, Paëlla, JR, Gonzalo Borondo (Espagne), et bien qu’elle nous ait malheureusement quitté, Miss Tic est présente par un texte qu’elle avait écrit sur Ernest. […] L’ensemble des interviews a ensuite été montrée à Ernest qui a réagi en expliquant très clairement son parcours, ses choix et ses différences avec ceux qu’il refuse d’appeler streetartistes, mais artistes urbains.