WASSYLA TAMZALI
Éditeur : Gallimard
Le livre : Une éducation algérienne
L’auteure :
Née en Algérie en 1941, elle a exercé de 1966 à 1977 le métier d’avocat à la Cour d’Alger et mené parallèlement des activités journalistiques et culturelles. En 1979, elle rejoint la fonction publique internationale à l’UNESCO où elle est
chargée du programme sur les violations des droits des femmes au sein de la division des Droits de l’Homme et de la Paix, et entre autres questions, des dossiers sur l’égalité en droit des femmes et des hommes et de la violence contre les femmes. Son rôle dans la lutte des femmes originaires des pays de culture islamique, ainsi que dans la lutte contre la prostitution et le trafic des femmes est reconnue tant par le monde associatif que par les décideurs.
Le livre :
Issue d’une célèbre famille de notables algériens, qui tiendra une place importante dans la guerre de libération, Wassyla Tamzali est née dans une grande ferme coloniale au bord de la mer. Sa jeunesse ne lui a laissé que des souvenirs de bonheur et d’odeurs d’orangers. Un drame va tout changer : en 1957, son père est assassiné par une jeune recrue du FLN. Malgré cette forfaiture puis la nationalisation des propriétés familiales, la jeune femme s’enthousiasme pour la construction de l’Algérie nouvelle, dont elle épouse toutes les utopies, avant que ne tombent les illusions, dans les années du terrorisme islamique.
Ce récit passionné nous introduit dans l’intimité d’un milieu méconnu, qui avait fait le double pari de l’indépendance et du maintien de l’héritage chèrement acquis de la colonisation. Wassyla Tamzali conclut le livre par un constat plein de tristesse, mais dénué d’amertume : en Algérie, le retour des tribus et la haine du cosmopolitisme qui l’accompagne ont sonné le glas de ces espérances. Le dernier acte de la décolonisation sera tragique et douloureux, et d’abord pour les gens de son espèce.